DE 1903 À LA FIN DE LA GRANDE GUERRE

 Les frères Georges, René et Gaston LAMY, conscients avec d’autres négociants et importateurs de charbon, tels P. ALLAINGUILLAUME & Cie et M. VEREL, qu’une mise en commun de leurs navires conduirait à une gestion plus souple de leur offre commerciale, peut-être aussi pour faire face au dynamisme de l’autre armateur caennais, Fernand BOUET, créent en janvier 1903 une société en commandite, au capital de 1 million de Francs, dénommée «SOCIÉTÉ NAVALE CAENNAISE - G. LAMY & Cie», dont Gaston LAMY est le gérant.

Pour la constituer, ils font l’apport de leurs navires :

- l’ACTIF, propriété de René et Georges LAMY ;

- le CHANZY appartenant à P. ALLAINGUILLAUME & Cie.

- le THISBÉ, qui était en construction à Dundee (Écosse), acquis par MM. Gaston LAMY et VEREL. 

Ce dernier navire inaugure l’usage que les noms portés par les navires de la Société Navale Caennaise seront ceux de divinités grecques. Ils seront le signe distinctif des navires de la CAENNAISE, aussi sûrement que le sigle «SNC» en blanc sur un large bandeau rouge bordé de deux fines bandes blanches, entourant leur cheminée.

Le siège social et les bureaux s’établissent dans un petit bâtiment loué aux Éts SAVARE - importateurs et négociants en bois - quai Caffarelli, sur le bassin Saint-Pierre, il y resteront jusqu’en 1938 (voir les souvenirs de M. René LIZORET - secrétaire général du Sce Technique jusque dans les années 1960).

Dans les années qui suivent, jusqu’à l’année 1913, sept navires sont commandés et construits aux chantiers Sunderland Shipbuilding Co Ltd (Tyne) : CIRCÉ, NIOBÉ, HÉBÉ, DANAÉ, THISBÉ (2), DAPHNÉ, ASTRÉE. 

Ils remplacent les navires tels le CHANZY et le THISBÉ qui sombrent par fortune de mer ou l’ACTIF qui est vendu et poursuivra une longue carrière chez SCHIAFFINO.

Dix ans après son avènement, en 1913, la NAVALE CAENNAISE, possède sept navires modernes, d’un port en lourd total de 12.900 tonnes. Ils transportent cette année là 318.000 tonnes de charbon à l’import et 182.000 tonnes de minerai de fer à  l’export.

Pendant la guerre, l’État réquisitionne, pour l’approvisionnement des armées en combustibles, l’ASTRÉE et le THISBÉ (2). Ce dernier est torpillé par le sous-marin allemand UB35, au large du cap Lizard, en route du Pays de Galles sur Caen, le 6 septembre 1917, avec un chargement de charbon. Il sombre, il y a sept victimes à déplorer *).

Les cinq autres navires participent aussi au ravitaillement de la France ou des Alliés et rencontrent pour trois d’entre eux une fin tragique : le DANAÉ est torpillé au nord des Orcades en juillet 1915 sur un voyage Liverpool-Arkhangel ; le NIOBÉ est torpillé en février 1917 au large de La Rochelle, il y a 10 disparus ; l’HÉBÉ (1) est torpillé au large de Great Yarmouth (côte est de l’Angleterre).

Le CIRCÉ, attaqué par un sous-marin allemand le 12 juillet 1917, résiste et fait mieux encore, car il le met en fuite. Malheureusement un marin est mortellement blessé au cours de l’action. L’acte de bravoure sera récompensée par une citation à l’armée et quatre croix de guerre. (Voir l’article sur les navires SNC dans la Grande Guerre - bulletin AANC n°30 de 2020).

À la fin de la guerre, la CAENNAISE n’a plus que 3 navires totalisant 5.300 tonnes de port en lourd. Elle a perdu 60% de sa flotte pendant ces quatre ans de guerre.

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