ENTRE LES DEUX GUERRES

 À la fin de la Première Guerre Mondiale, la SNC se retrouve, comme en 1903, en possession de seulement 3 navires : CIRCÉ, DAPHNÉ et ASTRÉE. Tout est à refaire !

L’esprit d’entreprise de M. Gaston LAMY reste intact. Dès 1919, il entreprend de reconstituer la flotte. Il s’adresse à ses constructeurs habituels : les chantiers britanniques de Blyth et de Sunderland. En six ans, 5 navires en sortent, des navires adaptés aux possibilités du canal de Caen : port en lourd 2.450 à 3.000 tonnes et T.E. 5 mètres. Ce sont : HÉBÉ (2), NIOBÉ (2), DANAÉ (2), GALLIUM, THISBÉ (3). En 1926, un 6e, le CIRCÉ (2) sort des Chantiers de Blainville, près de Caen.

La bonne santé de l’entreprise repose sur le climat de confiance qu’inspire M. Gaston LAMY auprès des importateurs de charbon et exportateurs de minerai de fer. Elle s’appuie sur des contrats de longue durée. La SNC obtient ainsi une part croissante des trafics en entrée et sortie de Caen, ce qui évite des inutiles voyages sur lest.

L’autre armateur de Caen, Fernand BOUET, qui est un armement quirataire, qui travaille surtout sur le marché «spot», est un concurrent sérieux pour la SNC. Il est surtout sur le trafic Swansea (Pays de Galles)-Rouen ; il va beaucoup souffrir lors de la crise de la fin des années 1920 : concurrence des charbons français du Nord pour lesquels les compagnies de chemin de fer françaises, grosses consommatrices et gros transporteurs, abandonnent le charbon britannique ; s’y ajoutent les grèves des mineurs gallois. Les conséquences : une chute drastique des importations (7,8 Mt importés à Rouen en 1917 plongeant à 2,0 Mt en 1935), d’où une baisse des taux de fret, des navires désarmés. Fernand BOUET ne peut résister  ; il doit se défaire de ses actifs et vendre ses navires.

C’est l’occasion pour la SNC d’en racheter opportunément trois : le ROUENNAISE, qui devient le DAPHNÉ (2), et deux sister-ships le CAENNAISE et le FRANÇAISE, qui deviennent le BORÉE  et le MÉDÉE

Ces navires portent 3.200 tonnes, ils permettent d’exploiter les nouvelles possibilités d’accueil du port de Caen. Ils sont ainsi plus rentables.

Au début des années 1930, la SNC se défait de ses navires les plus petits et les plus anciens, l’ASTRÉE et le DANAÉ (2), pour les remplacer par deux navires achetés sur le marché de l’occasion : l’ASTRÉE(2), anciennement le BELLBRO, de 3.000 T. et le THÉSÉE, anciennement l’ELISABETH ANN SLATER de 3.600 T.

Les mauvaises années du début de la décade 1930 affectent aussi la SNC, le «métier» de M. Gaston LAMY, sa persuasion auprès des chargeurs, la recherche de trafics tiers, lui permettent de les passer sans trop de casse et même de profiter des coûts bas  de l’occasion et de la construction navale pour entreprendre un plan d’achats et de construction.

En 1934, la SNC devient une S.A., avec comme raison sociale : «SOCIÉTÉ NAVALE CAENNAISE - anciennement G. LAMY & Cie». Gaston LAMY en est le Président-Directeur Général.

Cette même année, elle acquiert l’HONFLEURAISE et le NANTAISE, les deux derniers navires de l’armement BOUET, mais a en même temps la tristesse de perdre le BORÉE.

En 1936 le COLLEVILLE et le SENNEVILLE de l’armement TAURIN, de Fécamp, passent sous pavillon SNC. Les chantiers du Trait construisent, jusqu’en 1939, 4 navires de 3.500 tonnes : DANAÉ (3), DIONÉ, PHRYNÉ, ÉGÉE. Le dernier sera mis en service en janvier 1940, juste à temps pour participer à la 2e guerre mondiale.

Des trois collaborateurs de M. G. LAMY en 1903, on est passé à dix ; la SNC emménage dans de nouveaux bureaux, à la place du magasin : «Au pitchpin» appartenant à M.  Pierre ALLAINGUILLAUME.

En 1939, la SNC transporte 1.700.000 tonnes par an, contre 150.000 en 1903, Elle en a même transporté 2.400.000 tonnes en 1936.  Le port en lourd de sa flotte est passé en même temps de 5.350 tonnes  à  65.850 tonnes, malgré l’hécatombe de la Grande Guerre.

Et elle a en 1940,  au début de la guerre, deux navires neufs en chantier : le NIOBÉ (2) et le DAPHNÉ (3), construits par les Chantiers de Normandie, à Rouen. Ils resteront sur cale, à moitié incendiés, jusqu’à la fin de la guerre, puis ils seront reconstruits dès 1946.

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